Le jour-la nuit, le masculin-le féminin, l’ombre-la lumière, l’intérieur-l‘extérieur, la haine-l‘amour, le superficiel- le profond, le oui-le non, le désastre-l‘enchantement et ainsi de suite…
Ces thèmes ne se conçoivent que dans, la séparation, l’un ou l’autre, l’opposition.
En apparence seulement…
Dans le quotidien de nos vies, c’est séparé, dissocié, divisé mais à un autre niveau plus subtil et profond, celui du sensible, l’alliance des deux mots opposés va prendre sens et donner à saisir, à percevoir, une réalité où finalement, certes ils sont toujours différents mais leur coexistence engendre une autre forme de réalité que notre esprit binaire porté à la dualité tend à combattre et à démentir.
Pour ceux qui ont travaillé avec moi, ils savent mon attachement à cette figure de style.
J’aime ce que les oxymores révèlent de notre complexité, de notre équilibre fragile entre la lumière et l'ombre et viennent dire de nos masques.
Le travail sur son oxymore prépare le chemin de l'acceptation.
On va oser se dire dans notre fragilité, sa vulnérabilité, s'avouer à soi-même, face à un autre ce que l'on a du mal à accueillir, à regarder en soi. C'est fabuleusement libérateur, quand le travail oxymorien a été bien mené jusqu'au bout, la personne ressent une grande légèreté, elle a pris de la distance avec elle-même et ça, ça la fait sourire, parfaite-imparfaite qu'elle est !
« Nous sommes comme des îles dans la mer, séparées à la surface mais reliées dans les profondeurs » William James.
On parle dans la Mindfulness de la non-dualité, de la non-séparation, c’est dans cet espace que l’on peut toucher quelque chose de précieux, un sentiment d’unité, se sentir relié à une autre forme de réalité où il n’y a plus séparation, plus de dualité, tout devient harmonieux et comme homogène, on fait corps avec l’un…
« Comme l’univers lui-même, la vie des hommes est un désastre et un enchantement. Un désastre parce que la fin est déjà inscrite dans le début. Un enchantement parce qu’il ne cesse de s’y passer des événements qui provoquent des émotions, des sentiments, des réflexions, de la passion. Un désastre parce qu’il y a la souffrance et le mal. Un enchantement parce qu’il y a l’espérance et l’amour. » Jean d’Ormesson, Guide des égarés
Pour vous, pour moi, pour le monde…
Alors je suis sûre que votre année 2024 a été les deux à fois, j’en ai fait un oxymore : Un enchantement désastreux ou Un désastre enchanté, nous nous retrouvons avec la complexité bénie de l’oxymore.
Une année, comme une vie ressemblent à un manège diaboliquement enchanté avec sa chaîne des jours nous entraînant dans la souffrance, le désappointement, les déceptions, la rage, la tristesse, la contrariété, la trahison, les illusions…et viennent s’y mêler souvent de façon inattendue, surprenante l’espérance, la joie, la légèreté, la gentillesse, le sourire, le rire, l’intelligence, le désir, le plaisir…
Bref les émotions, ces ondes vibratoires, qui font le sel de la vie, en un mot, l’Amour.
« Quand on est né, il faut s’attendre à mourir » disait Jean d’Ormesson.
Et donc d’ici là, d’ici là-bas, d’ici au loin, notre plus grand devoir, n’est-il pas de tenter de vivre avec et de cette énergie, l’Amour.
Une énergie, elle, non fossilisée mais faite de cellules vivantes et vibrantes, circulant dans tout le corps et jusqu’au cœur.
Corps-cœur il nous manquerait la tête, non pas le mental mais la conscience.
La conscience donc, avec et par le corps nous mène, à la pleine conscience, à la vie, notre présence attentive à l’instant présent et à une meilleure connaissance de soi-même.
« Nul savoir, si étendu qu’il soit, ne permet d’atteindre la plénitude de la sagesse sans la connaissance de soi-même » Bernard de Clairvaux
Lisdalia