Le courage de la Nuance


Noël pour moi, c'est d'abord un matin, Le matin de Noël, celui de mon enfance que j'attendais avec impatience d'abord, joie ensuite, celle d'ouvrir les cadeaux.

 

J'aime le matin, le début du jour, touchée par la beauté de la naissance du jour.

Je prends le temps de savourer le commencement.

Un instant unique, le monde s'éveille entre la nuit et la journée.

Je prends le temps celui de sentir la nuit qui finit avec les rêves qui se dissipent lentement.

Parfois je les retiens, je poursuis l'histoire pour le plaisir.

C'est un temps suspendu.

Quand je prends ce temps, souvent une idée, une phrase, un mot, surgissent dans mon esprit, comme s'ils m'attendaient.

C'est très souvent un cadeau, jamais anecdotique, la nuit me délivre son message.

La promesse de l'aube...

 

Ce sont aussi des sensations, celles de la fraîcheur de l'air qui rentre par les narines, un souffle neuf qui nourrit et unit le corps et l'esprit. le souffle notre ami le plus précieux,

 

Le geste automatique à éviter est de prendre son portable, autrement c'est prendre le risque de voir toute la magie de l'instant disparaitre.

 

Ne pas se connecter au digital pour rester connecter à l'instant.

Le défi de notre époque, non ?

 

Apprendre à voir ce geste, conscientiser celui de prendre son téléphone et choisir !

 

Nõel approche et avec lui, les réunions de famille, allez-vous assister à ce que l'on nomme : le phubbing, c'est le mot pour décrire cette attitude qui consiste à consulter son téléphone en présence d'autres personnes présente physiquement notamment à table.

 

Il faudrait une corbeille à l'entrée où chacun déposerait son portable, ce serait la garantie d'une soirée vivante où chacun fait le cadeau de sa présence.

 

« Notre vraie présence est ce que nous avons de mieux à offrir aux autres. Chaque fois que vous êtes vraiment présent, vous êtes à même de reconnaître la présence de l’autre. »

Thich Nhat Hanh

 

La semaine dernière, j'ai eu la chance d'animer trois jours sur la pleine conscience.

 

C'est un cadeau que je me fais, c'est un cadeau que les participants me font, celui de voir notre présence au fil des jours, prendre de l'épaisseur, ça peut sembler farfelu comme mot l'épaisseur. Pourtant je n'en vois pas d'autre pour nommer ce phénomène presque physique de densité. Je la vois chez moi, je la vois chez les participants, leur visage change, le corps se redresse, il incarne une forme de dignité, la vraie, vécue, incarnée.

 

Nous avons, lors du deuxième jour travaillé à un thème qui me passionne, la pensée complexe.

Comment aider les stagiaires à laisser partir des histoires qu'ils ont enregistrées dans le disque dur comme des certitudes ?

En sortant du Noir et Blanc pour, non pas aller vers le gris mais vers la nuance et toute une palette de couleurs.

C'est le courage de la nuance…

Edgar Morin et la pensée complexe, qui dans mes accompagnements se traduit par un travail autour des polarités ! Un travail sensible et délicat autour de l’accueil de notre « flou intérieur » fait d’ombre et de lumière. Chercher l’alchimie des contraires, suspendre notre jugement et laisser nos propres dictateurs, censeurs, mère supérieure s’apaiser pour donner de la place à plus de légèreté et avec qu’elle surgit, très souvent la joie.

 

La joie de ne plus se réduire, voire de s’amputer d’une partie de nous-mêmes mais davantage de s’accepter dans toutes ses dimensions formant un tout, être dans son entièreté !

Ce travail pour tout intérieur qu’il est, est porteur de changement extérieur, il amènera de la nuance dans les relations, de la distance dans les jugements, avec plus d’acceptation de la différence, cherchant moins à imposer, moins à vouloir avoir raison à tout prix.

 

« Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison » disait Albert Camus. Une contribution minime certes, mais pour autant réelle, au sortir du noir-Blanc, au sortir des guerres.

 

La nuit du 22 décembre à 4h27, au solstice d'hiver, avec le jour le plus court et la nuit la plus longue, annonçant la bascule de l'ombre à la lumière, une naissance, celle de l'éveil !

C'est un miracle, celui de Noël !

 

C'est ce que nous fêtons à Noël, je vous le souhaite joyeux avec celles et ceux qui vont sont chers, ce sera mon cas et m'en réjouis, profondément...

 

Je vous retrouve l'année* prochaine, avec joie.

 

Lisdalia

 

*Une année où je vous réserve des surprises

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