Be real not perfect !
Ou alors une s'accueillir en parfaite imperfection...
Il y a quelque temps, j’ai mené un travail avec un groupe autour du thème de l’acceptation de soi.
Il apparaît que la tendance est plus au rejet et à la critique de soi qu’à l’accueil de toutes nos couleurs.
Nous exerçons beaucoup de violence envers nous-même, baisser les armes et s’accepter tels que nous sommes demande du courage.
« Notre peur la plus profonde n’est pas de ne pas être à la hauteur ; notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus. »
C’est une citation de Marianne Williamson, que Nelson Mandela aurait reprise dans son discours d’investiture à la présidence en 1994.
Cet accueil de soi sous toutes ses facettes est d’autant plus complexe que l’on fonctionne avec l’injonction : « sois parfait ».
Nous sommes soumis aux contraintes existentielles, l’imperfection est l’une d’elles. À ce titre elle fonde une forme de l’identité.
S’en détacher est ardu, se résoudre à « se satisfaire » peut relever d’une véritable gageure. Le défi est de taille, car très souvent cette injonction est le socle de la réussite et de son identité professionnelle, elle entraîne une image identitaire puissante socialement.
Dans mes accompagnements je constate, que les personnes qui obéissent à ce driver « sois parfait » sont souvent touchées par le burn-out.
Tordons le cou immédiatement, à une idée encore trop répandue selon laquelle une personne victime d’un burn-out, serait un loser ou un mauvais or, c’est le plus souvent un, une gagnant.e/brillant.e, qui à force d’oubli de soi, finit par en payer le prix fort. Incontestablement les personnes touchées par l’épuisement ou le burn-out sous le poids de cette injonction de la perfection sont à la fois estimables et remarquables professionnellement.
Cette épreuve qui ne fait pas l’économie de la souffrance, peut, après une traversée du désert, laisser advenir et voir fleurir, je le vois souvent, une vraie résilience, source d’une nouvelle force personnelle et d’une nouvelle vie professionnelle. Cet épisode de vie agissant d’ailleurs fréquemment comme un déclencheur, entraînant un changement profond de vie accompagné d’un nouveau regard sur la vie.
Je rapprocherais cette traversée de cet art japonais, Kintsugi, qui symboliquement évoque la transformation des blessures en or.
Quelle piste suivre pour ne pas tomber dans l’ornière de l’épuisement ou tout simplement pour introduire un peu plus de légèreté dans sa vie ?
Pour un « sois parfait », cette piste est : l’autorisation.
S’autoriser à ne pas être TOUJOURS parfait, ou à ne pas être QUE parfait, parce qu’en réalité, dans les faits, dans la vraie vie, c’est juste impossible, le réel n’est jamais parfait, il est !
Ce travail autour de l’autorisation permettra l’accès à une certaine dose d’imperfection et, avec elle, à une forme de légèreté !
Tout peut être sérieux mais au fond pas grand-chose n’est vraiment grave, ce sera autant de recul, voire de tranquillité gagnés sur les évènements.
Et pourquoi pas oser clamer son imperfection : c’est aussi une bonne manière d’y échapper ou du moins de commencer à s’en détacher…
Parfaitement imparfait, ou le parfait-imparfait, tels pourraient être les oxymores/mantras de votre nouvelle vie !